La faune

Publié le par minique

Les éoliennes ne sont pas sans risque pour la faune sauvage, que ce soient pour les espèces locales ou les espèces migratrices. La mortalité au niveau de l’avifaune et des chiroptères est un type d’impact bien étudié suite à l’implantation d’éoliennes mais les études ne permettent pas de le quantifier avec précision sur le terrain tout au long de la période d’exploitation. Quant à l’effarouchement, le phénomène est bien reconnu, que ce soit en période de migration avec les déviations de trajectoires de rapaces par exemple (Cabrera-Cruz, Villegas-Patraca & Thompson 2016)[1], ou hors période de migration pour l’avifaune (Shaffer & Buhl 2015)[2] et les chiroptères (Minderman et al. 2012, 2017[3] ; Millon et al. 2015[4] ; Roeleke et al. 2016[5]). Malheureusement aucune étude ne mesure avec précision les distances d’impact, ni les pertes de fréquentation d’habitat engendrées et pouvant affecter la dynamique des populations (Ney-nifle & Mangel 2000[6] ; Rybicki & Hanski 2013[7] ; Froidevaux et al. 2017[8]). De nombreux témoignages relèvent des problèmes d’élevage tant au niveau du bétail (diminution de la production laitière, altération de la qualité de la viande) que chez les chevaux (déformations en flexion des membres antérieurs chez des poulains). Les insectes sont également concernés et notamment les abeilles.

Tous ces impacts sont difficilement quantifiables avec précision. Un principe de précaution devrait suffire dans ce contexte avec l’application systématique de mesures de compensation, dans une zone la plus proche géographiquement du site d’implantation.

 

[1] Cabrera-Cruz, S.A., Villegas-Patraca, R. & Thompson, D. (2016) Response of migrating raptors to an increasing number of wind farms. Journal of Applied Ecology, 53, 1667–1675.

[2] Shaffer, J.A. & Buhl, D.A. (2015) Effects of wind-energy facilities on breeding grassland bird distributions. Conservation Biology, 30, 59–71.

[3] Minderman, J., Gillis, M.H., Daly, H.F. & Park, K.J. (2017) Landscape-scale effects of single- and multiple small wind turbines on bat activity. Animal Conservation, 1–8.

Minderman, J., Pendlebury, C.J., Pearce-Higgins, J.W. & Park, K.J. (2012) Experimental evidence for the effect of small wind turbine proximity and operation on bird and bat activity. PloS one, 7, e41177.

[4] Millon, L., Julien, J.-F., Julliard, R. & Kerbiriou, C. (2015) Bat activity in intensively farmed landscapes with wind turbines and offset measures. Ecological Engineering, 75, 250– 257.

[5] Roeleke, M., Blohm, T., Kramer-Schadt, S., Yovel, Y. & Voigt, C.C. (2016) Habitat use of bats in relation to wind turbines revealed by GPS tracking. Scientific Reports, 6, 1–9.

[6] Ney-nifle, A.M. & Mangel, M. (2000) Habitat Loss and Changes in the Species-Area Relationship. Conservation Biology, 14, 893–898.

[7] Rybicki, J. & Hanski, I. (2013) Species–area relationships and extinctions caused by habitat loss and fragmentation. Ecology Letters, 16, 27–38.

[8] Froidevaux, J.S.P., Boughey, K.L., Barlow, K.E. & Jones, G. (2017) Factors driving population recovery of the greater horseshoe bat (Rhinolophus ferrumequinum) in the UK: implications for conservation. Biodiversity and Conservation.

Publié dans Milieu biologique

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