Contexte
Deux projets d’éoliennes risquent de changer pour trente ans le cadre de vie des habitants de Chimay et Momignies. Tout l’écosystème de nos communes pourrait se voir bouleverser.
Le premier projet, présenté par la société New Wind, consiste en l’implantation de 8 éoliennes, d’une hauteur de 150 mètres, entre Salles, Macon et Villers-la-Tour. ( Présentation par le promoteur )
Quant au second, il prévoit l’implantation de 5 éoliennes, hautes de 180 mètres, entre Salles, Villers-la-Tour et Saint-Rémy. Ce projet est proposé par la société Elicio. ( Présentation par le promoteur )
Le problème n’est pas tant de se demander si, oui ou non, on doit construire des éoliennes, mais plutôt d’examiner l’incidence que l’implantation d’un futur parc éolien dans nos communes pourrait avoir sur l’environnement biologique, paysager, démographique et socio-économique ainsi que sur la qualité des eaux. Créer de l’énergie dite verte, c’est respecter la qualité du patrimoine naturel du/des futur(s) site(s) en projet. Au-delà de cet aspect, c’est toute l’identité de la région qui doit être garantie en conciliant un équilibre entre d’une part, la préservation et la valorisation du patrimoine et des activités humaines locales et, d’autre part, la matérialisation d’une implantation éventuelle d’un parc éolien.
Qu'attendons-nous des enquêtes des incidences menées pour les promoteurs ?
Elles ne doivent pas passer (par lacunes ou méconnaissance, oublis involontaires ou non, etc.) à côté de l’essentiel, c’est-à-dire qu’elles doivent prendre en compte toute la dimension environnementale englobant le(s) futur(s) parc(s) éolien(s). Il est donc important de voir comment sur le terrain la biodiversité peut être protégée sur le site d’une telle implantation ainsi que ses environs, de déterminer les espaces paysagers sensibles, de comprendre l’économie de cette région en difficulté, etc. Les impacts de toutes les composantes du parc devront être considérés : mâts, voies d’accès, bâtiments annexes, câblages, etc.
Ces enquêtes devront identifier aux mieux les différents impacts que pourront avoir les éoliennes tant sur la faune que la flore et les paysages. Il ne faut pas oublier qu’un tel projet, dans une zone aussi riche en biodiversité, peut potentiellement perturber ou détruire une multitude d’espèces (oiseaux, chauves-souris, batraciens, reptiles, insectes, petits carnivores, flore, bocages, haies, etc.) engendrant une cascade de déséquilibres écologiques. Elles devront reconnaître les différents habitats présents et leur richesse en faune et flore et veiller particulièrement à la diversité des espèces présentes, la rareté de certaines d’entre elles (via les listes rouges des espèces menacées en Wallonie), la densité des populations présentes et leur fréquence sur le site, la rareté des habitats présents (aires de repos, de nourrissage, de nidification, de reproduction, d’hibernation) et leur état de conservation. Les éléments d’intérêt écologiques présents, tels les bocages, les haies, les arbres, les plantes messicoles, etc. seront pris en compte.
Le projet se situe à l’extrémité de la Calestienne, en bordure du plateau ardennais. Le sous-sol est de nature calcaire. Les masses rocheuses calcaires sont connues pour leur grande perméabilité. Les eaux souterraines y sont donc très vulnérables aux pollutions or il existe plusieurs puits et captages des eaux à proximité. De plus, des problèmes de stabilité du sol sont récurrents (effondrements karstiques, présence d’anciennes carrières de fer à proximité). Les implications d’un tel environnement devront être analysées soigneusement.
Une réflexion sera faite sur l’impact visuel général du site d’implantation et la covisibilité des différents parcs éoliens dans le paysage.
Le patrimoine paysager et culturel de la région ne sera pas oublié.
Les différents impacts au niveau de la santé devront être examinés que ce soit les nuisances sonores, les infrasons et les basses fréquences, l’ombre stroboscopique, le rayonnement électromagnétique, la gestion de la sécurité lors de la construction et de l’exploitation du parc, etc.
Le retentissement socio-économique, dans une région agricole où le tourisme a son importance, et que les communes essaient de développer de plus en plus, et toutes les incidences sur le milieu humain (morcellement des terrains agricoles, voies d’accès, etc.) devront être soulevés.
Les études devront également établir la capacité du réseau électrique à phagocyter ce nouveau potentiel électrique. Dude’éventuelles perturbations du réseau hertzien seront écartées.
Finalement, quel gain écologique, financier ou climatique y aura-t-il en retour pour la collectivité ? Quelle opportunité y-a-t-il d’ériger un parc éolien dans une zone présentant autant de facteurs contraignants ?